Deadly Drought in Zimbabwe-1

Ele­phant charge

The sky threat­ens, but rains do not come. Water points are now rarest. The last ones, fed by pumps, have turned into vis­cous mud ponds around which the ani­mals rush nonethe­less. The ele­phants monop­o­lize ponds, push­ing away the other ani­mals, which try to approach. They also fight between them to access some clear water still flow­ing. In times of short­age, the ani­mal is par­tic­u­larly sub­servient to its con­cern in self con­ser­va­tion. The strug­gle for his own sur­vival pre­dom­i­nates! No ques­tion of mutual assis­tance or empa­thy! Younger ani­mals are thus pushed regard­less, so that they ven­ture out or fall in the mud until they can­not some­times get out. There­fore, it was nec­es­sary, each of these days, to pull out ele­phants calves of the mud in which they were cap­tured. If we suc­ceed often to release the youngest ele­phants, it becomes more dif­fi­cult when an adult gets caught. The prob­lem is not only to pull it out of the mud, which is already a tour de force, but the approach the ani­mal to fas­ten it. Yes­ter­day, a mother and her baby have been caught in the mud. It was nec­es­sary to strug­gle for hours try­ing to get them out. But while we finally pull the baby off the pond, a large male ele­phant came charg­ing, trompe erected, ears deployed, loudly express­ing his desire to crush us. Panic! The ele­phant was already fifty meters when we tried des­per­ately to scare it, stu­pidly wav­ing arms, but furi­ous as it was, noth­ing seemed to stop it in its tracks, includ­ing honk­ing. He would smash the vehi­cle and the per­sons who had taken refuge pre­cip­i­tately. Then, divine hook foot, heart attack or unex­pected imbal­ance, the ani­mal —I swear it— col­lapsed, four legs in the air, three meters from the vehi­cle! Incred­i­ble end­ing face in which, we remained stu­pe­fied, although fever­ish also. The image which serves as logo­type of Hwange camp —that I inter­preted as an ele­phant tak­ing itself the legs in the other one in its race — had been pre­mon­i­tory! Of ridicu­lous such as I saw it, I found it now as a magic dimen­sion. It took the ele­phant aggres­sor con­sid­er­able effort to recover after hav­ing remained motion­less on the side for sev­eral min­utes. But its unex­pected inter­ven­tion had stopped our res­cue oper­a­tion. And when, at last, we could con­tinue our action, the mother and the young were in trou­ble. If we were able to take out the baby rel­a­tively quickly, the mother was a much big­ger prob­lem. We tried ten ways to get out the female ele­phant of her bad posi­tion, and when we finally man­aged to remove her from muddy gangue, she was already so exhausted to have fought against the ele­ments, that she did not suc­ceed to get back on legs. She remained stuck to the ground. And I thought naively, as I encour­aged her to recover, while she reach out des­per­ately her trunk towards me as if she wanted me to pull her, to read in her red, round eye, opened wide, mis­un­der­stand­ing and pos­si­bly distress.

to be continued…

Charge d’éléphant

Le ciel men­ace mais les pluies se font atten­dre. Les points d’eau sont devenus rares. Les derniers, ali­men­tés par des pom­pes, se sont trans­for­més en mar­res de bourbe visqueuse autour desquelles les ani­maux se pressent néan­moins. Les éléphants les monop­o­lisent, écar­tant les autres ani­maux qui cherchent à s’en approcher. Ils se bat­tent aussi entre eux pour accéder au peu d’eau qui s’y écoule encore. En péri­ode de pénurie l’animal se mon­tre plus encore asservi à l’instant présent de sa con­ser­va­tion. La lutte pour sa pro­pre survie pré­domine! Pas ques­tion d’entraide ou d’empathie! Les plus jeunes bêtes sont ainsi repoussées sans égard si bien qu’elles s’aventurent ou chutent dans la glaise jusqu’à ne plus pou­voir par­fois s’en dégager. Aussi, a-t-on du, cha­cun de ces derniers jours, sor­tir des éléphanteaux de la boue dont ils étaient pris­on­nier. Si l’on parvient sou­vent a dégager les plus jeunes éléphants cela devient plus dif­fi­cile lorsque c’est un adulte qui se fait pren­dre. Le prob­lème n’est pas seule­ment de le tracter hors de la mare, ce qui est déjà un tour de force, mais de l’approcher pour l’arrimer. Hier, c’est une mère et son petit qui se sont fait pren­dre par la vase. Il a fallu batailler des heures pour ten­ter de les en sor­tir. Mais alors que nous trac­tions enfin le bébé hors de la mare un grand mâle éléphant sur­git en chargeant, trompe levée et oreilles déployées en man­i­fes­tant bruyam­ment sa volonté de nous écraser. Panique générale! L’éléphant était déjà à cinquante mètres lorsque nous ten­tâmes dés­espéré­ment de l’effrayer en agi­tant stu­pide­ment les bras mais, déchainé tel qu’il était, rien ne sem­blait pou­voir le stop­per dans sa furie, y com­pris les coups de klaxon. Il allait fra­casser le véhicule et les per­son­nes qui y avaient trouvé pré­cipi­ta­m­ment refuge. C’est alors, croche pied divin, attaque car­diaque ou déséquili­bre inopiné… que l’animal —je le jure— s’effondra net, les qua­tre pattes en l’air à trois mètres du véhicule! Incroy­able dénoue­ment face auquel nous restions inter­dits, quoique fébriles aussi. L’image qui sert de logo­type au camp de Hwange —que j’interprétais comme un éléphant se prenant les pattes l’une dans l’autre dans sa course— s’était trou­vée pré­moni­toire! De ridicule telle que je la voy­ais, je lui trouve désor­mais comme une dimen­sion mag­ique! Il fallu à l’éléphant agresseur des efforts con­sid­érables pour se remet­tre d’aplomb après être resté immo­bile sur le côté durant plusieurs min­utes. Son inter­ven­tion inopinée avait stoppé notre opéra­tion de sauve­tage. Et lorsque qu’enfin nous pûmes la repren­dre la mère et le petit étaient mal en point. Si l’on put sor­tir le bébé rel­a­tive­ment rapi­de­ment, la mère représen­tait un bien plus gros prob­lème. Nous ten­tâmes de dix manières de la sor­tir de sa mau­vaise posi­tion, et quand enfin nous parv­in­rent à l’extraire de la gangue boueuse, elle était déjà si exténuée pour avoir batail­lée con­tre les éléments qu’elle ne parvint pas à se remet­tre sur ses pattes. Elle restait rivée au sol. Et je crus naïve­ment, tan­dis que je l’encourageais à se redresser alors qu’elle lançait dés­espéré­ment vers moi sa trompe comme si elle voulait que le lui tire, lire dans son œil rouge, rond, exor­bité, l’incompréhension et pos­si­ble­ment la détresse.

à suivre…

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